dimanche 13 février 2011

Dédicace à Raôul Duguay


Dans ton pays qui pousse dans l'nord, là où il neige encore - l'Abitibi - j'dois te dire que de cette culture je m'ennuie. Moi, mon pays, non loin du tient, j'aimerais te le présenter. Ici, même les hivers aimeraient disparaître, et par une jungle urbaine la nature se fait pourchasser.
Hanté par la culture individualiste, là où s'affronte la génération Y et X, là où l'opportunisme règne, là où je vie. Là où les gens se battent pour être heureux, pour le paraître et ça les rend malheureux.
Là où les gens ne savent écouter, là où les gens sont stressés et parsemés de clichés.
Là où les variétés d'antidépresseurs se font plus nombreux que les médecins, là où le mot solidarité tire à sa fin. Des battants, des perdants, des gagnants, voici la majorité des 3 diversités québecoises. Là où je vie, ici, là où nous avons tous ou presque développé une tactique pour survivre. Dur parfois de vivre et non pas seulement d'exister. Alors je fais comme les autres, j'envie. Mais je n'envie pas autrui, qu'il soit riche ou vaincu. J'envie secrètement l'Abitibi, là où les gens vivent simplement, là où le froid de l'hiver fait du bien. Là où les arbres cajolent ta solitude, là où le vert sème la plénitude. Existe-t-il encore un pays comme le tient, avec un ventre en or, là où le poisson mord? Ici, plusieurs sont morts. Ici, les gens ne connaissent pas le bois, la hache et la scie. Moi, je rêve de venir d'un pays qui est un arbre fort, là où dort de l'or en barres.