mardi 30 avril 2013

L'ère des parents rois

En ces temps où les enfants rois gouvernent leurs propres géniteurs, je dis bienvenue à une possible et nouvelle ère, celle des parents rois. Il s'agit d'un débat perdu d'avance lorsque j'aborde le sujet avec plusieurs mères. ''Tu n'as pas d'enfant, toi, alors tu ne peux pas savoir c'est quoi, élever un enfant''!

Bon, d'accord, je n'ai pas encore enfanté, mais je profite du peu d'espace ''social'' que je détiens sur mon blog afin de débattre du sujet avec mes fidèles lecteurs et lectrices. Étudiante en psychologie à mes heures, ainsi qu'éducatrice auprès des 0-13 ans à l'occasion, (CPE, écoles, pré-maternelle) je considère que ces éléments sont considérablement crédibles afin que ma théorie soit justement entendue et appuyée.

Elle sera sans doute impraticable par les mamans esclaves de leur(s) rejeton(s), mais au moins, j'aurai fait mon topo personnel sur le sujet qui est, soit dit en passant, une noble cause que je prends à coeur depuis quelque temps. Facile à dénicher le nombre d'articles scientifiques abordant le sujet, soit sur le net, en librairie, bibliothèque,  revues scientifiques, émissions de télévision populaires et j'en oublie.

Dans Psychologie.com, on explique bien que l'enfant roi n'a jamais eu de limites imposées par ses parents, tel qu'ils auraient dû faire dès le jeune âge. Le titre de l'article s'intitule: De l'enfant roi à l'adulte tyran. Le titre en dit long! Le sujet devient alors un adulte ne supportant pas de se faire dire non, et encore moins les opinions et croyances différentes des siennes. Il va jusqu'à avoir un sentiment de toute-puissance et même du mépris face à plusieurs éléments de la vie.

Selon la psychologue Alice Miller, les enfants nés à partir de 1968 et dans les années 70 - sont devenus parents à leur tour et ''refusant les carcans de l’éducation subie, rêvant de donner à leur progéniture ce dont ils avaient été privés : la liberté et l’épanouissement. Ils ont ainsi été surinvestis, surstimulés, adulés et devenus centre de l’attention familiale'' (De l'enfant roi à l'adulte tyran, Psychologie.com)

Le programme éducatif des services de garde du Québec suggère nouvellement une forme de liberté face à l'éducation de l'enfant, laissant place à une forme de créativité. Je site un passage lorsqu'il est mention des périodes de jeu. Qu'il s'agisse de jeu en atelier libre ou d'une activité plus dirigée, ces périodes supposent toujours la présence et, surtout, l'intervention stimulante et démocratique de l'adulte, qui va permettre à l'enfant d'exprimer ses besoins, ses goûts et sa créativité. Mais attention à l'interprétation de ce passage. Lorsque l'enfant décide de laisser libre cours à sa ''créativité'' en tapant sur les autres amis, en ''jouant'' de manière violente ou en tirant les jouets, il ne va pas sans dire que ''l'intervention stimulante'' du parent est de mise. Peu importe l'âge ou le stade de développement, l'adulte se doit d'intervenir lorsqu'il s'agit d'un geste violent, agressif, ou/et qui pourrait nuire à sa sécurité ou la sécurité des autres amis. Qui dit intervenir dit intervention.

La plus grande erreur que les parents font, c'est au moment de l'avertissement, de l'intervention suivant l'acte. ''Si tu refais ceci, tu ne pourras plus jouer avec ton ami''. Alors que fait l'enfant, afin de tester les limites du parent? Il le refait, bien entendu! C'est à ce moment précis que le respect des consignes, ainsi que le respect du parent entrera en jeu. Le parent se doit (même si c'est plus facile de faire l'aveugle) d'intervenir une seconde fois et d'agir en fonction de ce qu'il était entendu lors de l'avertissement.

Si le parent ne respecte pas ses propres ententes, l'enfant ne connaîtra pas les limites, recommencera, et surtout, n'aura pas de respect envers vous et vos paroles - que nous n'avez pas vous-mêmes!  Un enfant se doit de connaître les limites à ne pas franchir, de manière à être encadré, et ainsi jouir d'un équilibre de sa personne. Il respectera ses parents, ses confrères de jeux, ses proches, même si sur le coup de l'intervention, voire la punition, il sera en colère. Ne vous laissez pas surprendre, surtout ne tombez pas dans le piège de la manipulation des enfants. C'est naturel, les enfants usent de tactiques de manipulation, mais c'est à VOUS d'établir les règles et de ne pas y céder, afin qu'il apprenne que ces tactiques ne sont pas gagnantes.

N'oubliez pas l'essentiel : c'est à VOUS de savoir ce qu'il est bon pour son développement et non à LUI. Il n'est pas un roi, ou une reine, il est un enfant en développement. Vous avez son avenir entre vos mains et son futur dépendra de l'éducation que vous allez lui offrir, des limites que vous allez lui enseigner, de l'encadrement que vous allez créer, puis de la sécurité et de la stabilité qui en découlera.